Bien décidé à arrêter la machine à fric Call of Duty, Electronic Arts fait renaître Medal of Honor de ses cendres. Exit armes obsolètes, allemands fous furieux et autres débarquements en tout genre, ce nouveau Medal of Honor nous transporte en plein conflit moderne, contre la lutte au terrorisme. Bienvenue en Afghanistan...
Medal of Honor : "Je prends des risques, mais sans trop en prendre"
De nos jours, il y a certains sujets qui fâchent et qu'on évite d'aborder... Et l'Afghanistan en fait parti. Non content de faire comme le bas peuple des développeurs et de choisir comme background un conflit imaginaire ou révolu depuis belle lurette, les petits gars de chez Danger Close ont trouvé sensé d'opter pour une guerre en cours de déroulement. Choix vraiment audacieux qui nous transporte donc au coeur du conflit opposant les Américains, membres de l'OTAN, aux Talibans, le tout se déroulant, je le rappelle, en Afghanistan. Mais histoire de rester tout de même politiquement correct, Medal of Honor ne se permet aucun écart ou critique : ce sera la guerre contre le terrorisme, un point c'est tout.
L'Afghanistan, une décision lourde de sens donc, qui n'aura pas manquée de faire parler d'elle outre-Atlantique, créant ainsi d'une certaine manière le buzz autour du soft. Malheureusement, si l'idée est vraiment bonne, le scénario de Medal of Honor n'en est pas plus intéressant. pour autant Pour faire court, les missions s'enchaînent d'une traite, entrecoupées de temps à autre par une cinématique tentant d'instaurer un semblant d'ambiance. Cependant, les différents protagonistes, quoique dépourvus d'une quelconque originalité, sont vraiment attachants, et on se plait à se battre à leurs côtés. Comme le veut la coutume du First Person Shoter, Medal of Honor nous place dans la peau de maintes soldats (même si le principal de l'aventure se fait avec un dénommé "Rabbit"), appartenant chacun à plusieurs factions de l'armée américaine, tels que le Tier 1, corps d'élite de l'armée U.S., ou les Rangers. Ces derniers influencent d'ailleurs notamment le gameplay. Par exemple, les Rangers auront plus tendance à chercher le combat rapproché au front, tandis que le Tier 1 cherchera à s'infiltrer.
Des scripts sans aucune originalité
Sans trop de surprise, Medal of Honor reprend la recette qui a fait le succès des Call of Duty : Modern Warfare. On saute, on rampe, on tire, on recharge, on donne des coups de couteaux, on se fait prendre en embuscade, l'opus de Danger Close a vraiment du mal à se démarquer de la concurrence, et ce même si certaines séquences, tel que le passage en quads, arrivent à surprendre. Les armes ne sont pas très nombreuses mais certaines sont tellement efficaces de loin comme de près, que ce n’est finalement pas un réel manque. On notera tout de même que le recul est quasi nul et les munitions virtuellement infinies puisqu’on peut en demander à tout moment à un de nos coéquipiers. Dommage pour l’authenticité.
Si Medal of Honor arrive donc à marquer quelques points grâce à son gameplay solide, à défaut d'être très original, de grosses lacunes résident encore, à commencer par une I.A. complètement à la bourre qui, dès qu'on la prend de court, se retrouve complètement à la ramasse. De plus, il ne faut pas espérer un quelconque soutient de la part de nos coéquipiers, ces derniers ne touchant que très rarement leur cible et se révélant donc plus énervants qu'utiles. Même tarif en ce qui concerne les ennemis, qui chercheront plus à jouer au football américain qu'à nous tirer dessus.